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TOUSSAINT : LA VIE COMME EN ETE !
Toi qui vas accueillir une fois de plus les Béatitudes, ne dis surtout pas : « C’est bien ! Mais il faut que j’attende l’Au-Delà ! Jésus te promet, te donne le vrai bonheur aujourd’hui. Il suffit que tu ne te trompes pas de saison.

 Ce bonheur ne ressemble pas à l’automne. Ne te laisse pas séduire par les belles couleurs des faux plaisirs. Ne te laisse pas énivrer par les fruits de l’égoïsme, de l’orgueil, du mensonge. Ne te laisse pas endormir par les rayons des anémies de l’esprit du monde. Tout cela n’est que déclin vers l’hiver de la mort.

 Ce bonheur ne ressemble pas à l’hiver. Ne te claquemure pas chez toi quand le froid pousse tout le monde dedans. Dieu n’est pas «  le repos éternel » ! Il ne se met jamais en sommeil comme l’arbre dénudé de ses feuilles. Dieu, tu le trouveras, dehors, au plus fort des bourrasques qui secouent ta famille, ton village, ton Univers. Cherche-le sans relâche les jours sans soleil, car il n’est jamais entièrement atteint, jamais totalement possédé.

 Ce bonheur ressemble à l’été. Le soleil ardent de l’Amour refoule les longues nuits du mensonge. La verticale des chauds rayons de sa Lumière brûlent l’égoïsme. Les champs à perte de vue dorés par sa Vie recouvrent la terre de nos orgueils.

A toi de vivre maintenant le printemps qui contient tout cet été. A toi de deviner que les jeunes pousses de la grâce de Dieu préparent dans ton cœur les fleurs avec leur promesse des fruits.

Ta vie est un printemps qui s’appelle Espérance : la maturation des fruits du bonheur est à la fois commencée et encore à venir. Laisse monter en toi la sève de la Vie. Prépare bien le sol de ton cœur pour accueillir la semence. Puis laisse derrière toi automne et hiver ; tourne- toi vers le bonheur pleinement éclos de l’été, sans oublier de le préparer par le renouveau auquel t’invite le printemps. Pour cela, agis comme tes saints aïeux qui ont tourné leur regard, élevé leurs mains vers cet été là.

 

Ils sont nombreux nos saints aïeux

Qui n’ont jamais fait parler d’eux

Et qui n’ont pas laissé d’image,

Ces nôtre qui, depuis des âges,

Ont aimé sans cesse de leur mieux

Autant leurs frères que leur Dieu.

 

Ils sont nombreux ces gens du  silence,

 

Ces aïeux de la seule bienveillance

 

Qui n’entreront pas dans l’histoire,

 

Eux qui ont travaillé sans gloire,

 

Et qui se sont usé les mains,

 

A pétrir, à gagner le pain.

 

Ils ont leur nom écrit sur une pierre

Et quelques fois dans nos prières,

Mais ils sont dans le cœur de Dieu,

Car une étoile est née dans les Cieux

Quand l’un d’eux a quitté la Terre

Pour gagner la Maison du Père.

 
Abbé G. GAVALDA (octobre 2011)