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2012 : MEME AU DESERT, L'EAU PEUT JAILLIR

MEME AU DESERT, L’EAU PEUT JAILLIR
Extraits de l’homélie du Père Ferdinand NICHELE, le dimanche 9 décembre 2012, en l’église Sainte Claire d’Aiguefonde
« Noël, c’est bientôt… Je crois bien que personne ne l’oublie, n’est ce pas les enfants ?
ça se prépare dans les familles. Chacun de nous a bien sa petite idée déjà pour faire de Noël, une belle et bonne fête.
Savez-vous que dans l’Eglise, chaque dimanche, on peut prendre également de bonnes idées pour bien préparer Noël ? J’en ai retenu une, une idée qu’on n’aurait pas trouvée tout seul. Cette bonne idée, la voici : voulez-vous bien préparer Noël ? Il faut accepter de passer par le désert…
Mais quel désert ? Pas question de consulter une agence de voyage pour aller dans le Sud Saharien !
Le désert où Dieu nous parle, il est en nous.
Je m’explique. Le désert est synonyme de silence. Aller dans le désert, c’est trouver le silence. Le silence, c’est important…Non, c’est essentiel ! Vous le savez bien, vous les mamans, après la précipitation du matin, quand vous avez conduit les enfants à l’école, ouf ! Un peu de calme, de silence. Je me retrouve, dites-vous, pour réfléchir, pour prier parfois.
Jean-Louis Etienne, vous le connaissez, c’est ce chercheur qui a passé des mois sur son traîneau dans le désert glacé de l’Antarctique. Ecoutez ce qu’il a dit à son retour : « Nous sommes trop sollicités dans ce monde qui va trop vite. Nous ne prenons pas le temps de nous arrêter, de faire silence pour qu’enfin nous puissions nous poser la question de savoir si la vie que nous menons est bien accrochée à l’essentiel. » Et, il a ajouté cette confidence : « C’est dans cette solitude du désert glacé que Dieu a resurgi dans ma vie, après avoir été longtemps caché derrière un paravent de « bondieuseries ».
Il faut faire des moments de désert, si l’on veut rester un homme, une femme, dans le tourbillon de la vie, et sil l’on veut rester croyant. Il faut descendre de temps en temps, comme on l’a joliment écrit, dans la « crypte » de son cœur. Noël, c’est la visite de Dieu dans nos cœurs. Mais, si nous ne sommes pas chez nous, la visite n’aura pas lieu !
Je ne peux pas m’empêcher de penser maintenant à un autre désert, celui-là que l’on ne choisit pas mais que l’on subit…Dieu parle dans le désert. Mais, est-il là dans le désert terrible de la maladie ?...dans le désert brûlant de la mort ? Parle-t-il dans le désert glacial de la solitude ou le désert aride de l’échec professionnel ou du chômage ?...
Vous connaissez sûrement ce poème où l’auteur raconte :
« J’ai fait un rêve. Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur. Nos pas se dessinaient sur le sable, laissant une double empreinte. Puis, me retournant, j’ai imaginé que tous ces pas représentaient tous les jours de ma vie. Mais, je remarquais qu’en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n’y en avait qu’une. Les traces à l’empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence, jours d’épreuve, jours intenables.
Je fis ce reproche au Seigneur : « Tu nous avais promis d’être avec nous tous les jours. Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ? »
Mais le Seigneur m’a répondu : « Les jours où tu ne vois qu’une trace sur le sable, ce sont les jours où je t’ai porté. »
Merci à ce poète de nous redire joliment la foi des chrétiens.